Bloom, le double effet climatique du plancton

L’importance du feed back climatique de ces efflorescences planctoniques échappe encore aux scientifiques du Groupement Intergouvernemental pour l’Etude du Climat (GIEC)

bloom plancton - nasa

Phénomène spectaculaire et saisonnier, les blooms

océaniques sont des efflorescences (ou floraisons) de phytoplancton, l’équivalent de vaste prairies en fleurs. Mais leur importance va au-delà, comme dans le cas de ce gigantesque panache dessiné par la photosynthèse de coccolithophores, des micro-algues unicellulaires, au large de la pointe bretonne, photographié par un satellite de la NASA.
Derrière le spectacle, il s’agit d’une des plus puissantes pompes à carbone – biologique – en action dont l’efficacité se mesure à l’échelle planétaire en milliards de tonnes de CO2 piégées : 1/3 du CO2 émis en 220 ans, depuis les débuts de l’ère industrielle, estime-t-on. Les coccolithophores utilisant le CO2 dans le processus de calcification de leur exosquelette sont des champions du genre. Mais, ils ne sont pas les seuls à stocker du carbone. On sait schématiquement que plus les espèces de phytoplancton sont « grosses », jusqu’à un certain point, plus elles sont « broutées » par des zooplanctons et le carbone est alors effectivement « piégé ». Ce que l’on ignore encore c’est qui mange qui au juste dans le système planctonique ? Quelles sont les interactions, les équilibres, les cycles de vie auxquels contribuent des virus et d’autre organismes transportés par les aérosols.
L’action climatique du plancton n’est pas à sens unique. A l’interface air-mer, les blooms relarguent des particules, gaz et micro-organismes qui participent à la formation des nuages et donc au « rafraîchissement » par effet parasol. Quand on sait que, jusqu’à présent, ce « feed back » climatique, peu et mal calibré faute de données précises, échappe aux modélisations climatiques du GIEC, on comprend l’enjeu et l’urgence de l’étude des aérosols océaniques.

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